In: DUFOUR, Stéphane, Secret, Silence, Sacré. La Trinité Communicationnelle De L'Eglise Catholique (Secrets, Silence and the Sacred: The Communications Trinity of the Catholic Church), ESSACHESS-Journal for Communication Studies, Vol. 6, No 2(12), 2013.
If the Catholic Church experiences difficulties in today's world of 'hyper-communication' and 24/7 media pressure, esoteric religious language or generalised misuse of the media may not be the only factors to blame. This paper is based on the hypothesis that the reasons run more deeply into the communications ethos of the Catholic Church itself. More precisely, the paper contends that the Church's communication in the social sphere cannot totally escape the principle of secrecy. This is not to say that there is one particular secret which the Church wishes to keep, rather that the whole Catholic tradition is marked by a culture and practice of secrecy, as shown through such examples as the Seven Seals of The Apocalypse, the Holy Secret of Confession, the Three Secrets of Fatima, meetings held systematically behind closed doors, etc. This contribution will analyse this communicational ethos based on the value of secrecy and on its corollary: mystery, through acts of enunciation involving texts, actors' strategies, semiotically-charged scenes and everything which helps set the "stage" for a typical instance of religious communication.
This cult of secrecy, as far as it can be identified, enters inevitably into conflict with the value of transparency. The dialectical relationship between secrecy and transparency leads us to focus our analysis on the tension between the Church's desire to respect secrecy, to retain information and to remain silent, and the demands of visibility immediacy and openness we associate with information-based society.
International audience ; Politiquement marquée par l'annonce du retrait progressif des troupes françaises d'Afghanistan, l'année 2011 a été également particulièrement meurtrière pour les forces armées. Le retour des corps de soldats morts en opération a donné lieu à des cérémonies d'hommage national aux Invalides en présence du Président de la République. Chacune d'entre elles s'organise sur une semblable trame narrative en vue de la retransmission par la télévision : une cérémonie religieuse (œcuménique) suivie d'un hommage militaire et national. Il ne s'agit pas ici de discuter d'une éventuelle manifestation de signes religieux dans l'espace républicain tant il semble que les funérailles constituent une situation particulière, sinon la seule socialement acceptée, d'une intrication du politique et du religieux : « c'est le deuil collectif que la religion fournit au politique » . Notre propos se centre davantage sur le « matériau signifiant » de ces célébrations.Un récent article sur les funérailles télévisées rappelle que « la mort représentée non-fictionnellement par les médias, et en particulier par la télévision, est un construit social produit par des acteurs politiques et sociaux » . On précisera les choses dans notre perspective sociosémiotique en disant que ces cérémonies sont de véritables mises en discours au sens où l'entend la théorie de l'énonciation qui considère comme discours tout énoncé ou texte engagé dans un circuit d'échange sémiotique, c'est-à-dire à la fois pragmatique et langagier. Un discours peut être quelque chose de très concret, de tout à fait matériel ou pratique comme les cérémonies nationales dès lors qu'elles combinent des acteurs, des lieux, des objets, des gestes, des paroles, etc. en les organisant selon une stratégie énonciative définie par les pouvoirs publics à l'intention de destinataires, en l'occurrence le peuple français, à des fins sociopolitiques d'unité nationale. « Telle est la racine la plus profonde, la plus sacrale du lien social, qui a bien pu commencer par la ...
International audience ; Politiquement marquée par l'annonce du retrait progressif des troupes françaises d'Afghanistan, l'année 2011 a été également particulièrement meurtrière pour les forces armées. Le retour des corps de soldats morts en opération a donné lieu à des cérémonies d'hommage national aux Invalides en présence du Président de la République. Chacune d'entre elles s'organise sur une semblable trame narrative en vue de la retransmission par la télévision : une cérémonie religieuse (œcuménique) suivie d'un hommage militaire et national. Il ne s'agit pas ici de discuter d'une éventuelle manifestation de signes religieux dans l'espace républicain tant il semble que les funérailles constituent une situation particulière, sinon la seule socialement acceptée, d'une intrication du politique et du religieux : « c'est le deuil collectif que la religion fournit au politique » . Notre propos se centre davantage sur le « matériau signifiant » de ces célébrations.Un récent article sur les funérailles télévisées rappelle que « la mort représentée non-fictionnellement par les médias, et en particulier par la télévision, est un construit social produit par des acteurs politiques et sociaux » . On précisera les choses dans notre perspective sociosémiotique en disant que ces cérémonies sont de véritables mises en discours au sens où l'entend la théorie de l'énonciation qui considère comme discours tout énoncé ou texte engagé dans un circuit d'échange sémiotique, c'est-à-dire à la fois pragmatique et langagier. Un discours peut être quelque chose de très concret, de tout à fait matériel ou pratique comme les cérémonies nationales dès lors qu'elles combinent des acteurs, des lieux, des objets, des gestes, des paroles, etc. en les organisant selon une stratégie énonciative définie par les pouvoirs publics à l'intention de destinataires, en l'occurrence le peuple français, à des fins sociopolitiques d'unité nationale. « Telle est la racine la plus profonde, la plus sacrale du lien social, qui a bien pu commencer par la transfiguration des premiers boucs émissaires et qui continue de nos jours dans les panthéons de héros et de martyrs dont sont faites toutes les consciences nationales modernes » .L'intention de recherche vise à mettre au jour l'acte signifiant de la prière au cœur de ces célébrations nationales en formulant l'hypothèse qu'elle subsume l'ensemble du discours cérémoniel, y compris les séquences militaires et nationales dont elle semble pourtant détachée. Pour cela notre démarche emprunte la méthode et les outils sémiotiques de l'énonciation suivant deux directions complémentaires d'analyse. D'abord, en portant le regard sur l'axe horizontal de la narration cérémonielle, il ressort que la prière se situe en position inaugurale. En effet, la première séquence est l'office religieux avec son geste rituel de signe de croix qui figure la prière : « Le signe de la croix ne marque pas seulement l'entrée dans la prière, comme une sorte de stimulus ou de signal : il est déjà prière, puisqu'il introduit celui qui se signe dans la dynamique de Jésus » . Cette situation liminaire, avant tout autre énoncé, fait de la prière un acte performatif dans la mesure où elle ouvre, au sens pratique, l'ensemble de la célébration, à telle enseigne que l'on peut se demander si celle-ci ne procèderait pas de celle-là. On repère à la surface du discours cérémoniel, à ce niveau que la sémiotique post-greimassienne appelle l'espace figuratif, deux séquences successives et bien distinctes ; l'office religieux et les honneurs militaires et nationaux, ce que marque un système d'oppositions signifiantes : église Saint-Louis/cour des Invalides, intérieur/extérieur, ecclésiastiques/dignitaires politiques, prière/recueillement, etc. Pourtant, aussi évidente qu'elle apparaisse à la surface du discours, la distinction n'est déjà plus aussi accusée au niveau inférieur de génération du sens. Pour sonder l'épaisseur sémantique de ces cérémonies il nous faut également suivre un axe d'analyse verticale, sécant du premier, pour essayer de découvrir leurs ressors signifiants. Ainsi, partant de ses figurations les plus visibles comme les gestes et la parole, la prière relève d'un discours religieux et repose, à un niveau axiologique plus profond, sur la valeur de sacré, conformément à la définition de Marcel Mauss : « La prière est un rite religieux, oral, portant directement sur les choses sacrées » . Le recueillement qui se manifeste aussi par différentes figures gestuelles et langagières apparaît, a contrario, dépourvu de contenu religieux et de rapport au divin. En cela, il reste un rite dégagé de codifications et la parole plus spontanée d'un discours civil. Seulement, en prolongeant la logique d'oppositions distinctives avec la prière, il n'est pas certain que le recueillement s'ancre dans la valeur profane.La morphologie générale des cérémonies semble de nature à remettre en cause cette partition sémantique entre une séquence ouvertement sacrée et une autre résolument profane. Outre un agrégat de symboles et de rites redondants dans la cérémonie, on observe une convergence d'actes et de signes figuratifs, certes issus de registres différents, mais qui énoncent les mêmes thèmes : vie, mort, sacrifice, mémoire, etc. Ainsi, nous formulons l'hypothèse que, loin de s'opposer frontalement, les deux séquences se construisent en miroir : le recueillement serait le reflet de la prière inaugurale, l'hommage national celui de l'homélie liturgique et, finalement, se construirait une forme de « sacralité profane » de la nation en reflet de la sacralité théologique. On ne saurait réduire cette re-présentation à une simple imitation, c'est pourquoi on préfèrera exploiter la notion de mimésis, autrement plus riche, pour scruter les échanges, les correspondances, les résonances et les différences comme autant de sources de sens et de significations entre les deux volets de ce diptyque cérémoniel .
Lorsque la loi relative à la lutte contre le tabagisme et l'alcoolisme , ou plus communément appelée loi « Évin », est votée en 1991 , le Parlement prend de court le monde viticole qui voit ses marges de communication en faveur du vin notablement réduites. En effet, le texte initial prohibe toute publicité en faveur de l'alcool sous réserve d'exceptions qui sont limitativement énumérées dans le Code de la santé publique. À partir de ce tournant juridique des conditions de vente et de promotion des boissons alcooliques, s'engage une longue période de débats et de jeux d'influences politiques de la part des professionnels de la filière viticole qui argumentent en faveur des spécificités culturelles du vin pour le soustraire à la catégorie des boissons alcooliques ordinaires et l'exempter des restrictions communicationnelles du texte de loi. Cet article propose d'analyser l'espace juridique et symbolique ouvert par cette loi à l'intérieur duquel s'expriment les intérêts contradictoires au sujet de la construction de l'image du vin et des jeux d'influences pour faire évoluer les contraintes communicationnelles qui pèsent sur la publicité. Pour ce faire, cette recherche explore le processus d'élaboration de la publicité des vins de Bordeaux et de Bourgogne entre trois pôles : celui de la normalisation avec les instances de santé publique (ministère, associations, médecins, etc.) attachées à la loi qui édicte le permis et l'interdit publicitaire ; le pôle de la création laissé d'abord aux mains des agences de communication pour concevoir de grandes campagnes de communication malgré la pression de la loi Évin ; enfin, le pôle de la production avec les viticulteurs, négociants et groupements interprofessionnels soucieux de peser pour assouplir le cadre et les termes de la loi Évin, au profit d'une communication publicitaire moins contrainte mais aussi plus responsable.